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 Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack]

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Nerine Adoner

Nerine Adoner

Messages : 98
Date d'inscription : 30/06/2011

Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack] Empty
MessageSujet: Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack]   Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack] EmptyJeu 14 Juil - 13:13

Depuis qu'elle avait rejoins Ace, Rine avait pris l'habitude de laisser les commandes à son corbeau tous les matins avant l'Aube. Ils partaient alors en vadrouille dans les quartiers avoisinants, et parfois un peu plus loin encore, ils volaient en faisant des pirouettes, s'amusaient à effrayer les chats, chicanaient des cadavres aux autres oiseaux de proies, exploraient les environs, découvrant chaque jour de nouvelles choses qui émerveillaient leurs yeux. Le corbeau aimait ses moments de libertés rien qu'à eux, ils étaient deux dans leur corps mais ils s'entendaient bien et Rine comprenait qu'ils avaient besoin de petits moments rien qu'à eux, les militaires ne les cherchaient pas de toute façon, ils revenaient pour le petit déjeuné et c'était suffisant, de toute façon elle ne risquait pas sa vie, elle n'était qu'un corbeau parmi d'autre, sauf qu'elle, elle avait un grelot à la patte gauche, détails qui finalement, n'était pas si important que ça pour les quelques badauds qui déambulaient dans les rues...

Récemment, ils avaient inventé un nouveau jeu: lorsqu'ils commençaient à fatiguer de leur acrobaties aériennes, ils s'amusaient à faire fuir les piegeons, c'est con un pigeon vous savez? Quand c'est acculé dans un coin ça fait le mort ou ça tente de traverser le mur de trouille, ça jacasse et c'est super bruyant pour un rien, parfait pour se détendre quand on est un peu stressé ou qu'on a besoin de décompresser! Les pigeons étaient souvent dans les quartiers résidentiels, et un jour, ils avaient délogé un groupe sur un joli appuie de fenêtre fait de moulures et d'arabesques en boie, En fait, l'ensemble de la maison était plutôt chouette: fait de boiserie, avec une élégance naturelle qu'on ne retrouvait pas dans les nouvelles constructions...

Si la maison était extérieurement très attirante, il ne fallait pas regarder par les fenêtres, en effet, si Rine était bordélique et laissait trainé des plumes un peu partout, le propriétaire de cette maison était bien pire qu'elle, on aurait dit qu'un ouragan avait pris vie dans les entrailles même de la maison, retournant meubles, brisant bibelots, en faisant le plus de bordel possible tout en mourrant avant d'avoir atteint les limites extérieurs de la maison. C'était un cas d'école très intéressant et Rine s'était souvent posé la question de savoir ce qu'il s'était passé...

Un jour, elle avait même croisé la propriétaire des lieux, elle avait surement été surprise de voir un corbeau sur sa fenêtre au lieu des pigeons habituels mais n'avait rien fait, puis, au fil des jours, alors que la métamorphe revenait toujours à la même heure se reposer sur le même appuie de fenêtre après avoir chassé ses pigeons, la jeune femme ouvrit la fenêtre. Elle s'était mise à lui parler, et elle devait avoir un drôle de poids sur la conscience pour discuter avec un corbeau auquel elle avait donné quelques croutons de pains durs... Evidemment, Rine aurait préféré quelques cadavres d'animaux un peu faisandé mais le quignon n'était pas négligeable non plus, c'est ainsi qu'alors qu'elle picorait son pain, la jeune femme lui avait expliqué qu'un vampire avait voulu s'abreuver à sa jugulaire et que se souvenir lui coutait. Un corbeau n'aurait rien fait, aussi c'est ce que Rine s'efforça de faire non sans ponctuer le discours de sa compagne d'un « toc-toc » venu du fond de la gorge qu'elle avait pris l'habitude de faire à présent...

Elle aimait bien cette jeune femme, elle la trouvait belle, et elle l'a sentait torturé, ça lui donnait envie de revenir, et c'est ce qu'elle fit, elle revint tous les jours suivants, la croisant parfois ou non, mais elle était là, simplement à se reposer, cet appuie de fenêtre était devenu son territoire, mais ces imbéciles de pigeons ne l'avaient pas encore compris, ciel que c'était con un pigeon...

Ce matin là, Rine n'avait pas dérogé à sa régle, elle avait sauté de sa fenêtre et était partie pour son excursion quotidienne, elle avait trouvé trois vieux matous à effrayer, elle s'était prise les pattes dans un fil transparent de corde à linge, s'était moqué de deux buses avant de prendre la fuite à tire d'ailes, pour finalement atterrir sur son appuie de fenêtre qui était désormais son préféré. Les pigeons la voyaient de loin, mais ne s'enfuyaient toujours qu'au dernier moment, avec parfois un coup de bec en prime, le corbeau était territorial et il détestait que ses bestioles viennent se soulager sur SON territoire! Ils étaient en avance sur leur horaire habituel, la propriétaire devait encore dormir, et ils n'avaient jamais chercher à savoir où elle dormait, c'était malpolie, mais ils devaient se l'avouer, ils aimaient bien la voir le matin, ça annonçait toujours une bonne journée, comme un petit devin personnel...

Rine se cala sur les 25cm de bois qui composaient son perchoir favoris et attendit, lentement, ses paupières se fermèrent, ses crises se faisaient moins rares mais elles étaient toujours présentes, cependant, c'était le sommeil du juste qui l'emporta ce matin-là... Dans son sommeil, elle se détacha de son plumage noir et reprit forme humaine, il en était toujours ainsi lorsqu'elle s'endormait corbeau, ce dernier s'endormit profondément au creux de son âme et elle resta ainsi, nue et tranquille sur sa petite esplanade de bois, le visage tranquille, des plumes noires voletant un peu partout autour d'elle dans l'air frais du matin...
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Mackenzie Viler
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MessageSujet: Re: Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack]   Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack] EmptySam 16 Juil - 21:32

J’étais devenue complètement folle avec cette morsure au cou. Je n’avais plus envie d’en parler et pourtant je le faisais. Quoi que, ce n’était pas avec n’importe qui… C’était avec un corbeau qui avait pris l’habitude de se poser à ma fenêtre. En plus de ça, il avait le don de chasser les pigeons qui squattaient un peu trop ma propriété. Rien de mieux pour m’arranger, alors je lui donnais du pain dur. Je ne pense pas que ce soit très nourrissant pour un oiseau de son ampleur, mais cela n’avait pas l’air de le déranger.

J’avais besoin d’amour dans ma vie. Je me sentais seule face au bordel qui se présentait à moi. Les traitements qu’Alanna m’avait obligé à prendre me soulaient, me bouffaient, au point que je pensais à tout foutre en l’air. La dispute avec Emerys m’avait complètement canalisé. Baiser dans cette maison tout en dévastant le mobilier, c’était jouissif.

Je n’avais jamais fait ça, à part avec mon ex Alexys. Plus le temps passait et plus je me rendais compte que les femmes avaient le don de m’apaiser. Elles étaient des tigresses en cas de dispute, mais les câlins sous la couette sont toujours plus doux et attendris, tout ce que j’avais actuellement besoin…

Mais cela ne venait pas et je restais souvent seule après toutes ces soirées de travail. Je rentrais sans conviction en pensant à mon passé. J’étais nostalgique et rêveuse et espérais qu’un jour les choses changeront…

Je tenais à certaines personnes, mais pas au point de vivre avec. Le péché dont j’étais atteinte ne jouait pas en ma faveur non plus.

La vie dans les années 2000 devait être moins compliquée que la vie d’aujourd’hui. La Terre avait sans doute bien changé. Mes parents n’étaient malheureusement plus là pour en parler…

Enfin, nous ne sommes pas là pour que je m’apitoie non plus ! Je préfère vous confier que mon corbeau avait laissé place à une sublime créature.
J’avais déjà entendu parler de ces fameuses bêtes qui se transforment en humain et le contraire. Je me demandais si c’était le cas pour cette inconnue. Son regard me faisait penser au corbeau et ses longs cheveux noirs me rappelaient les longues plumes du volatile.
Et moi qui avais raconté mes problèmes à cet animal, je commençais à douter.

Quand je remarquais la jeune humaine posée à ma fenêtre, je m’empressais d’aller chercher une couverture. Bizarrement, je pris le temps de m’inspecter le visage au miroir de la salle de bain pendant quelques secondes. Je passais mon pouce à ma langue pour retirer quelques tâches de café autour de mes lèvres.
Je pris une lourde couverture en laine blanche puis couru vers la porte d’entrée. Ma maison avait beau être dans un immense bordel, je n’aurais jamais évité cette femme ! Je me devais de l’inviter à boire quelque chose ou au moins se reposer. Certains meubles étaient encore en état ! Certes, nous avions cassé des verres et déchiré le papier peint, sans oublié les tâches sur le parquet ou la moquette, mais mon lit n’était pas détruit et la cafetière fonctionnait toujours.

Je portais une simple chemisette en soie car je venais à peine de me lever. Mes cheveux étaient ébouriffés, mais tombaient très bien sur mes épaules. Mon vêtement laissait deviner mes formes et je m’en fichais. Je venais sauver l’inconnue, le reste m’importait peu !

Je me posais surtout beaucoup de questions ! Depuis quand était-elle là ? Pourquoi était-elle là ?
J’avais du mal à comprendre car mon corbeau allait bientôt arriver. A moins que ce soit elle le corbeau ?
Ce monde était composé de gens étranges et sans scrupules. La preuve : ma morsure. Cependant, si cette femme était vraiment ce corbeau, je supposais qu’elle ne poserait pas de problème. Après tout ce que j’ai pu lui confier, elle ne devrait pas me poser de problème, et si toute fois ce n’était qu’une humaine, je n’aurais normalement pas eu de problème…

J’ouvris la porte de ma maison et posais les pieds dans l’herbe humide du matin. Sans me poser des questions, j’englobais la jeune femme dans la couverture puis la saisis dans mes bras avec facilité, grâce à mon don de télékinésie.

Je n’eus pas le temps de savoir son poids (poids plume ? lol Wink) car nous fumes vite arrivées dans le salon. Je la posais délicatement sur le canapé car elle semblait dormir, déposant lentement sa tête sur un coussin. Je finis par m’accroupir en espérant l’entendre respirer, ce qui fut le cas. J’admirais son visage angélique qui semblait être plongé dans un merveilleux rêve…
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Nerine Adoner

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MessageSujet: Re: Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack]   Et si les oiseaux étaient des songes? [Mack] EmptyMer 20 Juil - 17:25

C'était une sensation sublime, elle avait l'impression d'être en haut d'un mat en pleine mer, le roulis de l'océan la berçait agréablement et ce rêve l'enchanté, elle sentait presque sous ses pieds nus le bois frais du mat. Elle s'était suspendu d'une main pour se pencher vers l'avant, le vertige ne lui faisait pas peur mais personne d'autre n'était sur le vaisseau. D'un bond, elle était sur le pont, vêtue d'un pantalon noir et fluide en toile surmonté d'une chemise blanche déchirée par dessus laquelle un petit gilet sans manche noir avec des dorures à la place des boutons et quelques arabesques, une ceinture doré maintenait le tout en un ensemble qu'elle trouvait ravissant, même ses cheveux étaient tenus par un long ruban doré qui claquait au vent...

Sur le pont, de petites plumes noires s’égrenaient au vent mais toujours aucun bruit, elle parcouru le pont sans aucun résultat, les cales, la réserve, même la poudrière mais lorsqu'elle tira la porte de la cabine du capitaine: elle y trouva un désordre sans nom, des meubles brisés jonchaient le sol, les rideaux étaient déchirés, en lambeau sur le parquet, des verres étaient brisés, la nourriture gatée mais surtout sur le lit reposait un jeune homme, étendu dans la pénombre du recoin de la couchette. Il était peut-être encore vivant? Elle se précipita vers lui en ne prenant même pas la peine d'éviter les bris de verre qui se fichèrent dans ses plantes de pieds. Sans douceur elle le secoua, des larmes brûlantes lui dévalant les joues et brusquement, il ouvrit les yeux: des yeux sans orbite qui rougeoyaient pourtant d'une lueur terrifiante et elle tomba en arrière en hurlant...

Finalement, malgré cette sensation de chute, elle ne tombait pas, elle était sur un canapé et son regard paniqué s'ouvrit sur un beau visage, aussi angélique que l'homme dans la cabine. Dans la suite de ses idées, Rine se redressait brusquement, sautait d'un bond sur le dossier du canapé et s'enfuyait à tire d'aile. La vérité la ramena brutalement lorsqu'elle se fracassa contre le dossier sans même réussir à y hisser une jambe, une jambe, saloperie va! Elle jeta un regard dégoûté à cette jambe qui venait de la trahir, cet appendice totalement inutile qui restait inerte malgré les ordres silencieux qu'elle lui envoyait, si c'était pas une crise ça, c'est qu'elle devait être un hippopotame! Sans prévenir, elle se mit à marteler sa jambe de coup en l'insultant.

"Réveille toi saloperie mais réveille toiiiiii! Un jour je vais te couper t'aura l'air fine hein, toute seule, misérable, dans ta poubelle de quartier!"

Oh non, elle avait oublier quelque chose! Elle n'oubliait jamais d'habitude, c'était son premier réflexe en se réveillant ou en se retransformant, pourvu qu'il ne soit pas trop tard...

"Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, ouuuf...
T'as de la chance que je sois entière, sinon, je te coupais tout de suite!!"


Nouveau regard méchant, peut-être qu'à force de la regarder, elle allait se réveiller, ou alors peut-être même qu'elle allait fondre! Oh non trop dégueu, elle préférait détourner le regard pour... tomber sur un meuble renverser, la cabine, elle était dans la cabine, fuir, fuir, ces quatres lettres clignotaient en rouge dans son cerveau pendant qu'elle sentait le corbeau paniquer, ne pas paniquer, ne pas paniquer, paniiiiiique!! A nouveau, elle essaya de se hisser sur le dossier du canapé et elle y parvint, sa jambe pendant mollement, mais, mais... mais elle était toute nue! Où était sa tenue de corsaire?
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